L’hétérogénéité et la richesse des collections du musée permettent d’aborder cette thématique, de s’arrêter sur les cheveux et les poils en tout genre, « composants » qui nous sont propres à chacun, nous mammifères terrestres, et terriblement communs à la fois. Cheveux, barbes, moustaches et poils sont traités de multiples façons par les artistes utilisant diverses techniques (peinture, gravure, sculpture…). Bien qu’étant une des composantes (secondaires ?) des oeuvres, leur traitement peut ne pas laisser le spectateur indifférent et susciter des remarques particulières.
Au même titre que la forme d’un nez, ou la couleur des yeux, ils contribuent à la caractérisation d’un individu.
Cheveux et poils couvrent les mammifères terrestres et font l’objet de soins plus ou moins attentifs : les animaux se lavent et lustrent leur fourrure, c’est la nature, c’est l’instinct. Pour les humains, c’est une autre histoire. Si probablement la nature et l’instinct ont marqué la pilosité des premiers Hommes, depuis des millénaires cheveux et poils font partie des préoccupations quotidiennes des femmes et des hommes : cheveux et poils sont porteurs d’une forte charge symbolique.
Les cheveux sont bruns, blonds, roux ; longs ou courts, naturellement ou artificiellement frisés, bouclés ou lisses ; ils sont source de fierté, d’envie, de complexe ou de frustration. Barbes et moustaches sont longues, courtes ou rasées. Les poils sont épilés – ou pas –, les sourcils redessinés, les cils maquillés, doublés, recourbés, artificiellement ou pas.
Cheveux et poils respectent les codes très stricts de la mode du moment et constituent de réels marqueurs sociaux.
Quant aux poils des animaux, les humains s’en parent, les filent et les tissent pour s’en faire des vêtements. Les hommes préhistoriques se fabriquaient très probablement des vêtements et des chaussures avec des peaux animales.
Et puis, dans un autre ordre d’idée, – mais en est-ce réellement un – ne fait-on pas toiletter les chiens selon des codes bien spécifiques en fonction des races et ne brossons nous pas et ne tressons nous pas les crinières et les queues des chevaux pour améliorer leur paraître ?