Isidore Pils (Paris, 1813 – Douarnenez, 1875).

Dessin préparatoire de l’huile sur toile réalisée en 1849, Rouget de Lisle chantant la Marseillaise chez Dietrich,
fusain, mine de plomb et sanguine

PILS s’est inspiré d’un passage de L’Histoire des Girondins de Lamartine, publiée en 1847, pour réaliser sa toile intitulée Rouget de Lisle chantant La Marseillaise pour la première fois à Strasbourg, chez le maire de Dietrich, le 25 avril 1792. Cependant, il semblerait que la scène représentée en 1849 ne corresponde pas à la réalité historique relatée par Madame de Dietrich dans une lettre adressée à son frère.

Focus

En 1849, Isidore PILS, jeune peintre peu connu, présente au Salon des Beaux-Arts son tableau Rouget de L’Isle chantant la Marseillaise pour la première fois à Strasbourg, chez le maire de Dietrich, le 25 avril 1792.
l’État en fait l’acquisition par arrêté du 20 septembre 1849.
Le tableau est exposé, avec succès, au musée du Luxembourg à partir de 1879. C’est également à cette période que La Marseillaise redevient officiellement l’hymne national français.
Entre 1879 et 1914 La Marseillaise de PILS est copiée plus de 400 fois. Entre 1881 et 1908, l’État achète 58 de ces copies qui sont envoyées dans les préfectures, sous-préfectures et mairies.
En décembre 1883, le tableau est transféré au Louvre, moins de dix ans après la mort de son auteur. Après l’armistice, en 1919, il est placé à Strasbourg, au Commissariat général d’Alsace-Lorraine. Depuis la Seconde Guerre mondiale, il est exposé au Musée Historique de Strasbourg.

 

A l’occasion de l’exposition La Marseillaise qui aura lieu du 5 novembre 2021 au 20 février 2022 au Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, le Musée de l’Avallonnais Jean Després prête un dessin préparatoire Rouget de Lisle chantant la Marseillaise chez Dietricht.
Source : Musée de l’Armée, Musée de Strasbourg, Musée d’Orsay

PILs en quelques dates

D’abord peintre de sujets religieux, il réalise des tableaux à sujet militaire dès 1848 avec Le passage de la Bérésina et en 1849 avec Rouget de L’Isle chantant pour la première fois la Marseillaise.
NAPOLÉON III lui commande plusieurs tableaux.

PILS entre à l’âge de quinze ans à l’atelier de Guillaume LETHIERE (Sainte-Anne, 1760 – Paris, 1832)
1832, à la mort de LETHIERE, PILS entre à l’École des Beaux-Arts dans l’atelier de François PICOT (Paris, 1786 – 1868).
1838, Premier grand prix de peinture. Saint Pierre guérissant un boiteux à la porte du temple.
Ce Prix lui ouvre les portes de la Villa Médicis à Rome.

Villa Médicis, pensionnaire à l’Académie de France à Rome
Entre 4 janvier 1839 et 31 décembre 1843.

Il devient l’élève de Jean-Auguste-Dominique INGRES, (Montauban, 1780 – Paris, 1867), alors directeur de l’Académie de France à Rome.

Expose au Salon à partir de 1846 jusqu’en 1875.

1848, “Février 1848 : la Révolution éclate, la IIe République est proclamée. Quelques mois qui ébranlèrent la France politique au sein de laquelle resurgissait l’esprit de 1789 et de tous ceux qui défendirent la patrie. Les grands événements révolutionnaires sont remis à l’ordre du jour. Le tableau de Pils Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Marseillaise allait devenir assurément un cliché de l’imagerie républicaine.” Musée d’Orsay

1849, premier succès au Salon avec Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Marseillaise, (Strasbourg, Musée historique). Son père, François PILS sert de modèle pour l’un des personnages de cette composition.

Professeur chef d’atelier de peinture à l’École des beaux-arts de 1863 à 1875.

Il eut de nombreux élèves, parmi lesquels Georges CLAIRIN (1843-1919) et Charles RENOUARD (1845-1924).

1865, sa dernière commande est le plafond du grand escalier de l’Opéra de Paris. C’est également ses dernières œuvres, quatre allégories représentant Le triomphe d’ApollonMinerve combattant la force brutale devant l’Olympe réuniLe charme de la musique et La ville de Paris recevant le plan du nouvel Opéra.

Élu, le 7 novembre 1868, membre de l’Académie des Beaux-Arts (section de Peinture).

Source : Louis Becq de Fouquières, Isidore Alexandre Auguste Pils, sa vie et ses œuvres, Paris, Charpentier, 1876.
Musée D’Orsay, Musées de Compiègne.