Miserere

Le Musée de l’Avallonnais Jean Després marque le début de sa saison 2023, le 4 février, par une exposition exceptionnelle des gravures du Miserere conçues par le peintre Georges-Henri ROUAULT entre 1922 et 1927.

Série de  58 gravures accompagnées d’un titre et d’un poème de ROUAULT (Belleville, 1871 – 1958). L’ensemble est publié en 1948 et tiré à 450 exemplaires.

Sur les 58 gravures que composent le Miserere, pour des raisons liées à leur conservation, seules 10 sont présentées annuellement dans la salle du musée, à côté de 2 œuvres de jeunesse de ROUAULT, les Stella. En 2023 ce sont les gravures 21 à 30.

C’est à l’occasion de ce changement et pour marquer la réouverture du musée que les gravures 31 à 58 sont présentées pour une durée d’un mois.

Au fil du temps la lumière cause des dommages irréversibles sur le papier et les encres. Les œuvres doivent donc être régulièrement mises à l’abri de la lumière. En 2021, en respectant l’ordre des planches défini par Rouault, les 10 premières planches de la série ont été exposées ; en 2022 les planches 11 à 20 ;

Les 58 planches du Miserere, conçues par Georges ROUAULT dès 1912, sont gravées entre 1922 et 1927 et tirées par JACQUEMIN, maître imprimeur à Paris, à l’initiative d’Ambroise Vollard (1866-1939), galeriste et marchand d’art.

ROUAULT utilise les techniques de gravure à l’aquatinte, aquatinte au sucre, eau-forte. « Sur chaque planche, avec plus ou moins de bonheur, sans cesse ni arrêt, j’ai travaillé avec différents outils : il n’y a là aucun secret. Insatisfait je reprenais le sujet indéfiniment, réalisant jusqu’à douze ou quinze états successifs […] ».

ROUAULT s’inspire de deux évènements marquants de sa vie, la Guerre de 14-18 et la mort de son père. Miserere, ayez pitié, les sujets évoquent les souffrances physique et morale de l’Homme que ROUAULT traduit par des rapports d’intensité lumineuse entre les noirs, les gris, les blancs. La lumière semble émaner de l’intérieur des figures cernées par des contours rappelant le sertissage des vitraux.