Charles Philipon
(Lyon, 1800 – Paris, 1862)
La charge sera désormais une vérité! / Le juste milieu, 1831
Lithographie
La caricature de Louis-Philippe Ier en poire, créée par Charles Philipon en 1831 et publiée dans La Caricature sous le titre La Poire la même année, a connu un immense succès sous la monarchie de Juillet et reste associée à ce roi.
Collection rassemblée par Pierre WÜRMSER
Non exposé
"LA CARICATURE"
La Caricature est un hebdomadaire satirique illustré sous le titre La Caricature morale, religieuse, littéraire et scénique. fondé par Charles Philipon le 4 novembre 1830. Honoré de Balzac, son associé, en rédigea le prospectus.
La Caricature est vendue par abonnement. Le journal comprend quatre pages de texte et deux lithographies (lithographie mensuelle détachables !). On a le plus souvent conservé que les lithographies.
Bien que se voulant éminemment populaire, La Caricature s’adresse plutôt à la petite bourgeoisie et aux amateurs habituels des cabinets d’estampes. Son abonnement annuel représentait quand même l’équivalent du salaire mensuel d’un ouvrier.
Plutôt modérée à ses débuts, la revue s’attaque au roi-citoyen après le vote de la loi du 4 décembre 1830 qui rétablit le droit de timbre et le cautionnement pour la presse.
En novembre 1831, Philipon est condamné à 6 mois de prison pour “outrage au Roi”. Sa majesté n’était pas “bonne poire”.
En butte aux procès, aux amendes, aux saisies conservatoires, Philipon fonda en décembre 1834 l’Association pour la Liberté de la Presse, aux seules fins de financer les amendes et frais judiciaires. Les souscripteurs recevaient chaque mois une lithographie grand format (hors collection!). Il avait créé entre-temps (en décembre 1832) Le Charivari, quotidien illustré de quatre pages, plus petit et moins “léché” que La Caricature mais tout aussi virulent.
Suite à l’attentat de Fieschi et aux lois “scélérates” de septembre 1835, La Caricature cessa de paraître. Le titre, repris en 1838, changea de formule et s’orienta vers les études de mœurs et la satire sociale. Il fut absorbé en 1843 par Le Charivari.
En cinq années, de 1830 à 1835, La Caricature publia 251 numéros. Ce qui représente un corpus de 2000 pages et 530 lithographies qui constituent encore aujourd’hui l’honneur de la presse française.
Michel Baudot, in Le combat de la Presse pour sa liberté
exposition de la collection Würmser-2013
La Caricature mena un combat contre le pouvoir de Louis-Philippe Ier, ce qui en fit une publication importante de l’histoire de la caricature en France.
Contexte historique https://histoire-image.org/etudes/louis-philippe-roi-francais
Pierre Würmser
En 1979, la ville d’Avallon avait organisé une exposition présentant dans la salle Saint-Pierre un ensemble de documents rares sur la presse, de son origine à la fin du XIXe siècle. Ceux-ci avaient été prêtés par Monsieur Pierre Würmser, journaliste et collectionneur qui résidait alors à L’Isle-sur-Serein.
Après la disparition de Pierre Würmser, la ville d’Avallon, conformément à ses vœux et à ceux de son épouse, procéda en 1987 à l’achat de la plus grande partie de cette riche collection.
La collection fut déposée au Musée de l’Avallonnais.
La fragilité des supports, papiers et encres ne permet pas, pour des raisons d’hygrométrie et d’exposition à la lumière, de songer à une exposition permanente et ce quels que soient les précautions et investissements consentis.